Le sous-vêtement que je préfère porter, histoire d'avoir des sensations, c'est le boxer.

En général, je le choisis plus petit que ma taille et de préférence chez des marchands « à pas cher », histoire de les avoir mal taillés.

Porter un boxer mal taillé, c'est l'assurance de l'inconfort, c'est être sûr de sentir le tissu malmener mes parties, c'est avoir le sexe comprimé et des frottements désagréables car, bien que circoncis pendant ma jeunesse, j'ai toujours le gland douloureusement sensible...

Mon sexe, petit pourtant ! plié dans le boxer, mon gland contraint par le tissu... J'ai l'impression d'être dans une cage de chasteté...

De l'extérieur on ne voit presque rien, à peine une petite bosse. Si je me promenais en boxer noir, on se demanderait si je ne suis pas une fille...

Ça c'est la réalité.

Le fantasme, ensuite, c'est d'être dénudé et que ma minuscule intimité soit exposée aux regards goguenards. C'est être moqué, humilié, c'est qu'on me fasse sentir que, oui, puisque j'ai une petite bite je ne peux en rien prétendre aux « bonheurs » de ceux qui sont « mieux » membrés.

C'est ainsi que se fait, naturellement, la hiérarchie parmi les mecs : aux grosses bites l'aisance, la confiance en soi, l'audace et l'autorité.

Aux petites bites la grosse bagnole, la hargne et le ressentiment vengeur, la peur d'être démasqué. Ou la faiblesse, la soumission et l'humiliation.

C'est cette dernière option que j'ai choisi.