Fantaisies en rUt mineur
(cliquez ici pour le début de l'histoire)
Le vendredi soir, je me présentais au Barcode un peu avant l'ouverture, il y avait une sorte de casting pour les «
volontaires », peut-être les proprios voulaient-ils s'assurer qu'ils répondaient bien aux « normes » en vigueur, là comme ailleurs ne faisait-il pas bon d'être trop différent ?
Nous étions quatre en tout, ils nous demandèrent de nous désapper entièrement, ce que nous fîmes. J'étais déjà en
érection, je l'avais d'ailleurs été pendant tout le trajet depuis chez moi jusqu'au Barcode, et je l'avais été toute la journée qui précédait ce trajet... Autant dire que, pour être net, j'avais
dû changer de sous-vêtements et me « rafraîchir » plus d'une fois dans les heures précédentes. Je m'étais aussi rasé les bourses et franchement raccourci la toison pubienne, sur les conseils de
mon mentor à roulettes.
Comparé aux autres gars, j'étais effectivement « hors-milieu », comme il me l'avait dit. Pas musclé sec, pas musclé du
tout d'ailleurs, petite bite, cheveux plus longs et je n'avais pas non plus aux lèvres ce sourire conquérant et réjoui à la perspective de l'orgie qui se profilait... J'étais gauche, crispé, le
rouge aux joues et, paradoxalement, je priais secrètement pour ne pas être sélectionné.
Évidemment, nous fûmes sélectionnés tous les quatre, après avoir été tripoté chacun pour le plus grand plaisir apparent
des proprios du bar...
Sans que nous ne nous rhabillâmes, ils nous amenèrent à l'entrée, derrière le sas, et nous attachèrent les poignets et
les chevilles aux anneaux fixés au mur, nous avions les jambes légèrement écartées et les poignets au-dessus de nos têtes, nous étions très proches les uns des autres, au point de pouvoir se
toucher des coudes. Chaque client qui entrait passait forcément devant nous et, attachés comme nous l'étions, nous ne pouvions bien évidemment rien masquer de notre anatomie.
Non seulement nous ne pouvions rien masquer mais en plus, dans cette position, les clients pouvaient nous tâter de tous
côtés, et ils ne s'en privaient pas. J'étais tendu comme une arbalète, chaque contact me faisait sursauter. Lorsqu'ils s'attardaient sur mon sexe, mes fesses, mon trou de balle ou qu'ils se
croyaient obligés de me triturer les tétons, j'étais pris de secousses incontrôlables, qui se terminaient en râles lorsque les « caresses » se faisaient douloureuses.
Mes compagnons étaient moins démonstratifs mais s'arc-boutaient et faisaient en sorte de faciliter les explorations,
alors que moi je tentais de me soustraire comme je le pouvais - c'est à dire que je ne le pouvais pas ! - et je n'avais comme ressources que mes ruades pour évacuer mon stress et ma peur
panique.
Cela avait l'air d'amuser les clients, qui revenaient de temps en temps de la salle pour contempler mon
spectacle.
Parfois, peut-être pour accroître mon malaise, ils se plaquaient contre moi et me roulaient des pelles auxquelles je ne
pouvais me soustraire. Ils m'aplatissaient les bras déjà attachés contre le mur, m'écartaient encore plus les jambes d'un coup de genoux et me malaxaient les parties tout en me labourant les
lèvres de leur barbe mal rasée. Cela aurait pu être excitant si je n'avais été aussi paniqué à l'idée de ce qui pouvait suivre, là je suffoquais, je m'étranglais, mon cœur battait la chamade, je
n'avais qu'une pensée : que tout finisse au plus vite. En même temps, je ne demandais pas à être détaché pour renoncer et rentrer - comme les proprios du bar nous avaient dit qu'on pouvait le
faire - de crainte de passer pour un velléitaire.
Et puis, quelle importance de passer pour tel devant des gens que je ne reverrai sans doute jamais ?
(à suivre)