Fantaisies en rUt mineur

Ça y est ! J'ai trouvé mon Maître !

 

(enfin, j'espère, car la relation est encore fraîche)

 

Après m'être inscrit sur un site spécialisé en esclavage (dans lequel je n'ai eu aucun contact) j'ai passé une annonce sur un site de cul un peu plus généraliste et un peu plus « soft ». Mon annonce était rédigée de sorte à susciter des vocations de maîtres pas trop exigeants...

 

Je me suis présenté comme totalement débutant, ayant horreur de la violence physique et désirant garder secrète ma démarche (je ne tiens pas à être la risée de mon entourage, la soumission sexuelle n'est pas ce qu'on appelle une activité valorisante...).

 

A mon grand étonnement j'ai reçu plusieurs réponses... Plusieurs réponses d'un site non spécialisé « SM », alors que personne ne s'était manifesté dans le premier site...

 

Plusieurs réponses plutôt instructives : en grande majorité autoritaires et sans aucun lien avec ce que j'avais écrit...

 

J'ignore où se « forment » ces prétendus maîtres mais on percevait dans leurs réponses mal écrites tout le folklore stupide du monde SM, et un mépris, une ignorance ou une indifférence totale à mes souhaits pourtant clairement exprimés.

 

On attendait de moi soumission sans réserve, on m'intimait des ordres dès la première prise de contact et on balayait par avance toute réticence que je pourrais éprouver : je voulais être soumis, non ? Alors que j'obéisse et que je ferme ma gueule !

 

Un correspondant fut plus subtil et nettement plus adroit... Au lieu de se la jouer petit chef il se décrivit comme quelqu'un d'ouvert, respectueux, bi, un brin dominateur (un brin seulement ! ) et à la recherche d'une relation discrète car étant marié... Il m'envoyait également une photo de lui, comme je l'avais demandé dans mon annonce.

 

Je lui répondis, trop vite je crois... Quelqu'un qui vous parle comme à un homme et pas comme à un chien, ça ne laisse pas indifférent... Au passage, je comprends pourquoi les femmes sont plus sensibles à la délicatesse qu'à la grossièreté... Serais-je une femme ?

 

Je lui répondis trop vite car j'oubliais de préciser l'étendue de mon ignorance et l'ampleur de mes limites, je ne formulais que celles qui me paraissaient les plus évidentes, en en oubliant d'autres pourtant aussi essentielles.

 

Mon futur Maître me répondit courtoisement que ce que je lui décrivais le tentait énormément, qu'il saurait allier autorité, respect et discrétion dans notre relation.

 

Je lui demandais alors si je devais me mettre à sa disposition... et son ton changea aussitôt, passant de courtois à autoritaire et déterminé...

 

J'étais désormais son soumis, tout ce qui tournait autour de ma sexualité, y compris avec ma femme, je devais lui demander l'autorisation et lui dire ce que j'avais fait ou ce que je ferais. Ses ordres ne se contestaient pas...

 

Cela me fit l'effet d'un coup derrière la tête...

 

Je me voyais comme un simple jouet sexuel qui serait mis à sa disposition lors de rencontres furtives, il étendait en fait son emprise jusque dans l'intimité de mon propre couple... Je ne pouvais plus faire l'amour à ma femme sans qu'il ne m'y autorisa au préalable...

 

Je ne pouvais bien évidemment pas en parler avec ma femme, et elle constaterait forcément un changement dans mes élans... Comment le lui expliquer ?

 

 

Curieusement, une telle injonction de la part de quelqu'un avec qui je n'avais échangé que trois e-mails et qui ne devrait, objectivement, n'être rien pour moi, me subjugua...

 

En lui demandant si je devais me mettre à sa disposition, il m'avait répondu sans ambiguité, et sans appel. J'aurais pu l'envoyer ballader... Mais je ne le fis pas, au contraire, je lui donnai du « Très humblement », du « Votre soumis »... J'usai de mots et de tournures d'esprit, certes un peu ridicules, mais que je trouvais très adaptées au contexte.

 

Mais les mots, chez moi, font de l'effet... Une sorte de méthode Coué... La parole libère dit-on, la mienne m'enfermait.

 

Tout en l'informant de mon trouble, je lui fis part de mon acceptation.

 

Et cette décision me libéra...

 

Je n'avais jamais ressenti une telle sérénité : en quelques jours quelqu'un avait pris un ascendant non négligeable sur moi. Je m'en réjouissais au lieu de m'en désoler. Je n'avais plus besoin de penser. Ma bite et mon cul étaient pris en charge...

 

Plus la peine de penser à Angelina Jolie, à Christine Boutin ou à ma DRH pour me mettre en train, plus la peine de penser que j'allais encore caresser les mêmes sillons, recevoir les mêmes caresses en retour, plus la peine d'essayer d'explorer le corps de ma femme que je connaissais par cœur bien que, les années aidant, ses contrées devinssent plus vastes, je ne ferais plus l'amour par obligation mais avec autorisation... Avec sur moi le regard d'un tiers beaucoup plus agréable que celui qui regardait Caïn...

 

A se demander si ce Maître n'allait pas compenser le regard et l'attention que je n'avais eus de la part de mes parents...

 


 


 


 


 


 


 


Sam 18 mai 2013 Aucun commentaire