Fantaisies en rUt mineur


Plus rien, il n'y a plus rien. Ni envies, ni fantasmes, ni désirs, c'est le calme plat.

Ce qui m'excitait naguère me laisse froid aujourd'hui.

On a tous envie d'être aimés paraît-il. Comme je ne me trouvais pas aimable, j'ai décidé de m'avilir. Puisque je n'avais rien à apporter, j'ai décidé de m'offrir.

Je me suis proposé comme "soumis", je me suis publiquement humilié pour susciter l'intérêt, le sarcasme, l'ironie et l'envie de m'avilir davantage. En vrai, en face à face, face à mon corps nu, offert, exposé et mutilé, pas par écran interposé.

J'ai voulu approcher, éprouver le point de non retour, que l'on brise à jamais ma "dignité", j'ai voulu être un objet qu'on maltraite, j'ai voulu qu'on expose mon intimité à tous les regards, puisque c'est là, dit-on, que réside le dernier rempart de l'individu, j'ai voulu qu'on se rit de moi, qu'on moque ce triste et banal individu qui n'a aucune gloire, si infime soit-elle, à tirer de son existence.

J'ai voulu exister par la plus mauvaise des façons : être objet de dérision et ne plus pouvoir relever la tête à cause de ma honte de m'être donné, susciter le mépris, à défaut de savoir susciter l'admiration.

Même ça je l'ai raté...

Je n'ai même pas su intéresser qui que ce soit, je n'ai convaincu personne d'aller au-delà du clavier, je n'ai convaincu personne de me convoquer pour déchiqueter le peu d'amour-propre qui me restait...

 

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Sam 22 sep 2012 Aucun commentaire